Anatole FRANCE (1849 – 1924)

« Le courage le plus rare est celui de penser. » écrit Anatole France qui, à de nombreuses reprises, a su montrer une pensée libre, antidogmatique.

Lors de l’affaire Dreyfus, il soutient Zola, et dans un climat de guerre civile, il est le 2e signataire (Zola étant le 1er) de la pétition des « intellectuels » qui demandent la révision du procès. Seul académicien ouvertement pour Dreyfus, il refuse de siéger sous la Coupole et il refuse de porter la légion d’honneur quand Zola s’est vu retirer la sienne.

Anticlérical militant, il multiplie discours et brochures en faveur de la séparation de l’Église et de l’État. Sa préface au livre d’E. Combes, Une campagne laïque, deviendra une brochure : Le parti noir. Il combat le concordat car « c’est un passeport » pour l’Église afin d’entrer dans la société civile.

Son antimilitarisme est constant. Avec Jaurès, il s’oppose à la loi de 3 ans ; bien avant la guerre de 14, il dénonce la justice militaire  et « la barbarie coloniale » ; en 1917 il intercède auprès de Poincaré en faveur d’un soldat condamné, dont la peine sera commuée. « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » écrit-il en 1922, dans l’Humanité.

Par un décret de la Congrégation du Saint-Office du 31 mai 1922, le pape condamne toute l’œuvre d’Anatole France. On se demande pourquoi tous ses biographes – ou presque – omettent d’indiquer qu’il était membre de la Libre Pensée !

Nicole Aurigny

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