Lettre ouverte aux maires de la Flotte-en-Ré et des Sables d’Olonne

Messieurs les Édiles,

Vous avez délibérément enfreint la loi du 9 décembre 1905 dite de Séparation des Églises et de l’État qui interdit en son article 28, à compter du 1re Janvier 1906, d’ériger sur des emplacements publics des symboles et emblèmes religieux.

Comme le premier potentat local « droit dans ses bottes », vous avez décidé d’imposer des intérêts personnels ou partisans contre les lois de la République. Vous qui vouez aux gémonies tout présumé « musulman » qui ne pratique pas avec ostentation le béret basque, la baguette sous le bras et les charentaises aux pieds et qui est par nature suspect d’être un « terroriste » en puissance ; vous bafouez les lois qui garantissent la paix civile dans notre pays.

Pour de basses raisons politiciennes afin de satisfaire l’extrême-droite et la droite-extrême pour vos besoins électoralistes, vous avez adop une posture avec les gesticulations grotesques à la clé. Vous faites signer des pétitions ou organiser une « votation » qui tourne à votre confusion : 4 000 votants sur un corps électoral, fixé par vous, de 70 000 « votants ». Vous promettiez Austerlitz, vous n’avez eu droit qu’à Waterloo.

Dura lex, sed lex

Les tribunaux administratifs vont ont donné tort contre vos prétentions de reconquête cléricale. Vous déclamez à tue-tête que vous allez faire appel, aller au Conseil d’Etat, à la Cour européenne des droits de l’Homme et pourquoi pas au Tribunal intergalactique pendant que vous y êtes ?

Vous voulez encombrer les tribunaux en espérant que la Libre Pensée baissera la garde. Vous vous trompez lourdement. Pourtant vous savez pertinemment que vous allez nécessairement perdre à tous les échelons juridiques. Le Conseil d‘État a statué définitivement sur ce genre de problème le 11 mars 2022 sur le cas de la statue dite « de la Vierge de Saint-Pierre d’Alvey » en Savoie. Pour le Conseil d’État c’est un arrêt de principe : deux chambres réunies, et publication au recueil Lebon, ce qui démontre le caractère profond de la décision prise.

Désormais, l’affaire est pliée pour vous, malgré toutes vos gesticulations. Nous vous joignons l’arrêt du Conseil d’État qui vous renvoie dans vos 22 mètres. Tout tribunal qui irait à l’encontre de cette position serait automatiquement désavoué par la plus Haute juridiction administrative.

Vous dépensez l’argent des contribuables ou de personnes abusées par vos propos pour rien. L’argent des citoyennes et des citoyens doit être utilisé pour d’autres fins que celle de satisfaire votre égo électoraliste ou une idolâtrie « toute païenne » des statues. Chaque procès intenté en dépit du bon sens coûte aux contribuables, alors que cet argent pourrait être bien mieux consacré aux besoins sociaux et culturels de vos concitoyens !

Vous devrez rendre des comptes.

La Commune ne vous appartient pas, vous êtes à son service. Vous devriez vous rappeler la devise compagnonnique : « Servir, ne pas se servir, ni s’asservir ». Et aussi cet adage du Droit romain : « Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes ».

Cessez vos gesticulations grotesques
et faites votre travail de maire !

La Fédération nationale de la Libre Pensée

Vincennes, sous un chêne, le 7 avril 2022