Discours pour les banquets du Vendredi malsain d’avril 2022
Benoît Schneckenburger
Libres penseurs, libres mangeurs,
Chers et Chères camarades,
Cette année encore, cette année de nouveau après une pandémie qui nous a souvent conduits à repousser les occasions de nous réunir, nous rendons hommage aux « banquets gras ». Gras, parce qu’il s’agissait de s’élever contre les obligations religieuses et napoléoniennes de consommer de la viande les vendredis dits saint.
Libres penseurs, nous ne nous étonnons plus des absurdités portées par la superstition, l’obscurantisme et le fanatisme, mais nombre de nos concitoyens ignorent jusqu’où ces interdits peuvent allés.
L’interdit alimentaire est mortifère
Écoutons Voltaire qui nous rappelle que l’Église catholique, appuyée par Charlemagne qui a fait de la consommation de viande un jour saint un crime capital, a fait des interdits alimentaires un principe de terreur : « Les archives d’un petit coin de pays appelé Saint-Claude, dans les plus affreux rochers du comté de Bourgogne, conservent la sentence et le procès-verbal d’exécution d’un pauvre gentilhomme nommé Claude Guillon, auquel on trancha la tête le 28 juillet 1629. Il était réduit à la misère, et pressé d’une faim dévorante ; il mangea, un jour maigre, un morceau d’un cheval qu’on avait tué dans un pré voisin. Voilà son crime. Il fut condamné comme un sacrilège. S’il eût été riche et qu’il se fût fait servir à souper pour deux cents écus de marée, en laissant mourir de faim les pauvres, il aurait été regardé comme un homme qui remplissait tous ses devoirs. » : « Nous, après avoir vu toutes les pièces du procès et ouï l’avis des docteurs en droit, déclarons ledit Claude Guillon dument atteint et convaincu d’avoir emporté de la viande d’un cheval tué dans un pré de cette ville ; d’avoir fait cuire ladite viande le 31 mars (…) et d’en avoir mangé. » Voltaire, Commentaire sur le livre Des délits et des peines
Protestants, juifs, libres penseurs, pouvaient se voir dénoncés pour n’avoir pas respecté ces prescriptions. Toutes les religions sont concernées ! Milou, le chien de Tintin, reporter au Petit vingtième a lui failli être exécuté pour avoir profané une vache sacrée. Quick Gun Murugun, un film de 2009 réalisé par Shashanka Ghosh, dans le pur style de Bollywood, renouvelle le genre Western en opposant un défenseur des petits restaurateurs contre le méchant Rice Plate Reddy qui à la tête de la chaîne de junk food Mac Dosai impose des galettes traditionnelles mais à base de bœuf !
Si la France a mille fromages, les religions ont mille interdictions
L’étendue des interdits alimentaires est extrêmement variée et très fluctuante. Le Judaïsme et l’Ancien-Testament, se référant au Deutéronome et au Lévitique, interdit par exemple 24 oiseaux, dont l’aigle, l’autruche et le hiboux : on ne peut alors manger de steak d’autruche, dont le commerce a pourtant été relancé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La plupart des insectes sont interdits, mais pas les sauterelles : « Vous aurez en abomination tout reptile qui vole et qui marche sur quatre pieds. Mais, parmi tous les reptiles qui volent et qui marchent sur quatre pieds, vous mangerez ceux qui ont des jambes au-dessus de leurs pieds, pour sauter sur la terre. Voici ceux que vous mangerez : la sauterelle, le solam, le hargol et le hagab, selon leurs espèces. Vous aurez en abomination tous les autres reptiles qui volent et qui ont quatre pieds. » Lv 11
Bonne nouvelle pour les restaurants branchés qui vendent des apéritifs à base de sauterelles grillées et épicées. En revanche le judaïsme vous interdit les brochettes viande-fromage que l’on trouve dans les restaurants japonais du fait que l’Exode affirme « Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère ».
L’Islam reprend la plupart des interdits de l’Ancien-Testament en affirmant que « La nourriture de ceux à qui a été donnée l’Écriture est licite pour vous, et votre nourriture est licite pour eux » (5,5). Comme pour le Judaïsme on connaît les interdictions en Islam concernant le porc, ce qui permet d’ailleurs à l’extrême-droite de pouvoir masquer son antisémitisme par son rejet des traditions musulmanes.
Des interdits en flou dogmatique
L’origine de ces prescriptions a été très discutée. Nous ne nous attarderons pas sur leur caractère de vérité éternelle, elle n’appartient qu’aux croyants. Et encore ! L’histoire montre bien des allers-retours nombreux. Les restrictions de l’Ancien-Testament sont levées dans le nouveau, l’Evangéliste Marc affirmant qu’ « ainsi il déclarait purs tous les aliments ». Et pourtant au Moyen-âge plus de 150 journées sont concernées par des restrictions par le calendrier chrétien. Il faut attendre Vatican II et 1966 pour que soient levées l’obligation d’être à jeun avant la communion, et la défense de consommer de la viande le vendredi. D’ailleurs cette même interdiction ne concernait pas les espagnols qui en étaient eux exemptés depuis la Bataille de Lépante. Une victoire contre les Infidèles valait bien une dérogation.
Même chose pour l’Hindouisme, les historiens montrent aujourd’hui que la vache n’était pas sacrée dans les premiers temps, et au contraire objet de biens des sacrifices. Le Hallal fait aujourd’hui l’objet d’une revendication de plus en plus étendue, mais également d’enjeux commerciaux et politiques majeurs. En 2014 une startup, du nom, cela ne s’invente pas, de « Capital Biotech » a commercialisé des auto-tests pour détecter la présence de porc dans les aliments. Quel retournement quand des hauts dignitaires de l’Islam affirmaient dans les années 1930 que toute nourriture convenant aux Juifs et Chrétiens pouvait être consommée par les musulmans.
Le rôle culturel des interdits
S’agissant du porc, l’explication rationaliste de l’interdit ne peut puiser ses sources dans un hygiénisme implicite. Comme le souligne Claude Fischler dans L’omnivore, (Odile Jacob 1990) la consommation en est autorisée ou interdite dans des zones climatiques où les maladies sont les mêmes. L’explication culturaliste est plus pertinente. D’une part, elle vient de l’apparent désordre dans un monde prétendu harmonieux que représente le porc, seul ruminant au sabot fendu. D’autre part, elle révèle que les normes et valeurs religieuses jouent leur rôle plein d’unification de communauté. C’est par les rites que les croyants se relient, religare étant l’une des étymologies retenue pour religion. Ils s’inscrivent au plus intime par ces dispositions comme le contrôle des corps.
Interdits alimentaires et laïcité
Aujourd’hui les prescriptions alimentaires interpellent toujours les militants laïques. L’abatage rituel qui émeut les défenseurs de la cause animale, constitue une entorse aux dispositions réglementaires, prévu tant par les institutions européennes au nom de la liberté de croyance, que par le Décret n° 97/903 du 1er octobre 1997. Ce dernier en effet précise « L’étourdissement des animaux est obligatoire avant tout abattage ou la mise à mort, à l’exception des cas suivants : l’obligation d’étourdissement des animaux fait l’objet d’une dérogation en ce qui concerne les abattages rituels. » Alors que Darwin a montré que nous sommes nous aussi des animaux, que nous partageons avec nombre d’entre eux la douleur, n’est-il pas temps de revenir sur une exemption pour des motifs aussi illusoires ?
S’agissant des cantines scolaires, comment concilier les deux pans de l’article premier de la loi de 1905 : la liberté de conscience et l’exercice du culte ? La jurisprudence actuelle semble avoir trouvé une solution de bon sens : ni reconnaissance de dispositions cultuelles – nourriture casher ou halal par exemple – contrevenant à la neutralité de l’État posée par l’article 2 ; ni obligation de manger ce qui heurte. Le plus simple, n’en déplaise à certains, consiste à offrir systématiquement un autre repas, dépourvu de tout interdit cultuel : végétarien voir végan.
Passons au banquet !
Voici quelle a été l’histoire de ces interdictions. Qu’il nous soit permis de revenir très brièvement sur celle des banquets. Ils ont été de tout temps, dans leur diversité, l’occasion de moments célébrant la liberté de pensée. On sait que l’histoire de la République, comme celle de la laïcité a connu de grands moments de banquets. Les banquets de tête de Veau le 21 janvier, pour opposer la République à la monarchie, ont permis quand la liberté d’opinion était menacée de contourner la censure. Le 10 avril 1869, Sainte-Beuve, Renan, Flaubert et Taine ont promu les banquets dits du Saint-Gras, de la Côtelette, et autres appellations contre l’Église et l’Empire.
La forme du banquet n’est pas anodine. Spinoza, le philosophe qui plus que tout autre n’a eu de cesse de défendre la liberté de pensée, opposait l’éthique de la joie aux morales de la contention.
Que nos banquets soient festifs, qu’ils célèbrent la joie de partager entre amis le plaisir de vivre.
Cette cérémonie des banquets est plus ancienne encore que son utilisation par les républicains. Elle a sa source dans les symposiums grecs. Elle a été instituée au titre de philosophie par Épicure qui organisait des banquets avec ses amis. D’ailleurs les épicuriens aiment à détourner la parole de l’Evangéliste Paul qui a affirmé : « manducemus et bibemus, cras enim moriemur » : mangeons et buvons, car demain nous mourrons. Le très sceptique Montaigne en fait un de ses principes, le rattachant à la tradition égyptienne.
Les Pères de l’Église ont tenté de renier la parole de Paul, y voyant une origine épicurienne, pour qui l’hédonisme était inséparable de la satisfaction, certes modérée, des plaisirs du ventre, sans peur de la mort. Le pourfendeur de l’Infâme, Voltaire, amateur de bonne chère, ne s’y trompait pas en estimant que « Cette liberté de table (liberté des propos et des opinions) est regardée en France comme la plus précieuse liberté qu’on puisse goûter sur terre ».
Soyons fiers de ces traditions.
Libres penseurs, libres mangeurs, bon appétit !
• Ain (01) : Dans l’Ain, nous avons ripaillé (salade lyonnaise et magnifique suprême de volaille !) et passé une très agréable soirée. Discours, bien sûr, rires, anecdotes, et partage de points de vue !
• Allier (03) : Nous étions une douzaine seulement, mais avons largement fait le nécessaire pour faire de cette journée un évènement, non seulement convivial, mais aussi contre tous les interdits et donc très politique. Alors battons-nous !
• Chateaux-Arnoux (04) : 16 convives réunis, samedi 16 avril 2022 à Château-Arnoux, autour de la projection du film « AGORA » de Alejandro Amenábar :
-La victoire mortifère de la religion catholique et son expansion universelle initiée par Paul par sa contamination du pouvoir romain (Constantin, Théodose).
-Son corolaire : les guerres civiles entre communautés fomentées par le fanatisme religieux, l’intolérance : “Divide ut regnes” (diviser pour régner).
-L’incompatibilité de la science (savoir contre croire) et de la religion qui prospère sur le terreau de l’ignorance, de la superstition et de la misère. (« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »- Marx Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843)
Et aujourd’hui, “Rien de nouveau sous le soleil” –l’Ecclésiaste– ?
Non pas ! L’aspiration à la séparation effective des cultes et de l’Etat et la sécularisation galopante de la société fournissent les conditions de l’émancipation de l’Humanité. La Libre Pensée, mais pas elle toute seule, s’assigne à cette tâche de longue haleine depuis 1847-48 en tant que première association de ce pays avant la loi de 1901.
Le banquet gras qui a suivi dans ce restaurant multiculturel de Château-Arnoux, « commune pour la Paix », a permis aux mécréant.es des échanges passionnés et sans entrave sur toutes les questions du moment :
♦Notamment, l’exégèse rationaliste des religions (cf Congrès FNLP Voiron) a suscité un certain engouement.
♦L’exigence du respect de l’article 28 de la loi de 1905 à Mallefougasse a suscité discussions et détermination de poursuivre l’épreuve de force entamée par notre nouvelle adhérente avec l’Elu local, via la préfecture.
Le danger des lois autoritaires, ‘’coup d’état d’urgencistes’’, antilaïques, liberticides et totalitaires comme la loi « séparatisme » contre les lois de 1901-1905…, dans un avenir immédiat ‘’bouché institutionnellement’’, va nécessiter le redoublement des combats pour l’émancipation politique, sociale et spirituelle. Idem avec la libre détermination des peuples contre la guerre en Ukraine, contre les guerres, leurs fomenteurs et leurs profiteurs… A bas la Calotte ! A bas la guerre ! Vive la Sociale !
• Nice (06) : Les conditions n’ont pas permis de faire un Banquet, mais il y a eu une large diffusion des communiqués de la Libre Pensée et du discours prévu.
• Baix (07/26) : Cette annexe, après un « pique-nique les interdits » 2021 en petit comité, nous banquetâmes de nouveau nombreux au bar-restaurant-gite Le Préau de Baix (07). Une trentaine de convives fêtèrent avec bonheur et sans modération les libertés de penser, d’écrire et de manifester, de se vêtir et de chanter, de boire, de manger, et puis de rire. Autant que la bonne chère, fut apprécié le traditionnel discours, ainsi que le rappel du communiqué « À propos de la lutte contre l’extrême-droite ». Quelques chants a capella, dont l’Internationale reprise à l’unisson, conclurent une chaleureuse et combative soirée.
• Aube (10) : La Fédération n’a pas organisé de banquet faute de participants. Elle rappelle qu’elle en avait fait un en janvier pour la traditionnelle Tête-de-Veau, où une dizaine de convives étaient présents.
• Septèmes les Vallons (13) : Plus de 50 convives avec la LP13 au banquet du vendredi dit saint dans la salle municipale Fernand Ros, gracieusement mise à disposition par la mairie de Septèmes les Vallons 13240, dans une ambiance enthousiaste et fraternelle les participants ont entendu outre le discours d’introduction et au long du repas un poème de Victor Hugo et des chansons, entre autres « le grand metingue du métropolitain » et « le temps des cerises ». La table de librairie a enregistré 280 euros de recettes.
• Aurillac (15) : Une dizaine de participants dans un cadre sympathique, avec lecture du discours-type.
•Charente (16) : Une dizaine de convives au banquet. Le partage n’est pas l’apanage des nantis. rabelaisien dans l’âme, pour autant qu’elle existe, nous adoptons sa devise « fais ce que voudras » et sacrifions à notre tradition de partager la pièce et de bœuf et les fromages, que l’Eglise nous interdit ce jour. De Spinoza à Sainte-Beuve en passant par Renan, Flaubert et d’autres, ils nous ont montré par leur exemple tant dans leurs ripailles que dans leurs écrits, que sans liberté de penser point d’avenir pour l’Humanité. Tradition séculaire, qui depuis les Grecs, les épicuriens et même jusqu’à « Saint-Paul », nous conseillaient : « mangeons et buvons, car demain nous mourons ».
• Saint-Savinien (17) : Précédé de la projection du film “La vie de Brian” au cinéma d’art et d’essai Le Florida de Saint-Savinien (petit village d’environ 2 500 ha- sur les bords de la Charente près de Saint-Jean d’Angely, – où Jean-Luc Mélenchon a fait 21,1% des suffrages exprimés – 28,5% d’abstention), 25 ami(e)s se sont retrouvés au Restaurant le Savinien pour une soirée festive (voir menu ci-joint avec 2 photos) Après le discours traditionnel adapté du national (joint), deux interventions de libres penseurs et des chansons ont égayé le repas. Bonne ambiance
• Ussel – Corrèze (19) : A l’occasion de son traditionnel repas “contre les interdits religieux “ du Vendredi dit Saint, le groupe de la Libre Pensée d’Ussel et Haute-Corrèze a organisé un banquet Républicain le vendredi 15 avril 2022 au restaurant « Le Marmontel » à Ussel. Ce vendredi 15 avril, nous avons partagé ce moment de convivialité et de réflexion pour la défense de nos libertés, pour la Paix, pour une autre République, celle qui est à construire.
“Les interdits religieux“, c’est contre la liberté de conscience, c’est donc contre la laïcité institutionnelle qui est un des piliers de la République, cette laïcité que les Macron et autres esprits primaires rétrogrades veulent détruire à coup de “Contrat d’engagement républicain“, produit de la loi liberticide dite loi sur le “séparatisme“, au nom de la V° République monarchiste. Mais la liberté de conscience, c’est également la liberté de penser et d’agir de chaque citoyen, c’est donc la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes en toute circonstance et à rejeter tous les fauteurs de guerre.
• Saint-Laurent (23) : Nous étions une quinzaine (dont un passager clandestin sous la table) au restaurant “la petite cuillére” de Saint-Laurent. Les retrouvailles furent joyeuses après tant de temps de disette. Les discussions tournèrent inévitablement sur les élections présidentielles avec un constat : les deux candidats restants sont des ennemis de la laïcité, la Libre Pensée va devoir rassembler et combattre.
• Mérignac (33) : Nous étions 26 au banquet gras de la Fédération de la Gironde. Réunis à la Maison des associations de Mérignac, nous avons partagé un excellent repas, préparé collectivement, dans une ambiance joyeuse et chaleureuse. Christian Baqué est intervenu au début de la. Nous avons terminé la soirée en entonnant nos chants ouvriers, anti-cléricaux et anti-militaristes préférés et le cœur y était plus que jamais !
• Béziers – Hérault (34) : Banquet fraternel suivi d’une conférence de Pascal Costarella (membre de la CAN de la FNLP et Président de la Libre Pensée de l’Isère : Pour la Paix, pour les Libertés, Contre la Guerre, Pour la défense de la loi de 1905. Il y avait une cinquantaine de participants. Les Fédérations de l’Aude, du Gard et des Pyrénées-Orientales se sont associées à cette initiative.
• Rennes (35) : Au café Breton à Rennes : une dizaine de convives
• Indre (36) : Le vendredi dit Saint, fêté le jeudi par une dizaine de libres penseurs. Conviviale, discussions animées et rires. Un bon moment sans maître, ni dieu ni calotte…
• Tours (37) : Il n’y a pas eu de banquet du Vendredi malsain en Touraine, en revanche la tradition est de faire un buffet laïque et républicain en juin.
• Grenoble (38) : Ce vendredi-dit-saint, dans la « Salle Rouge » la bien nommée, à Grenoble, une bonne quarantaine de personnes ont assisté à la conférence donnée par notre ami Patrick Boistier : « Une histoire du christianisme ». Sa présentation donnait le ton de son propos : « Je suis, libre penseur, et, de ce fait, je ne colporte aucune dogmatique qui émanerait de je ne sais quelle autorité supérieure. Grâce à cette liberté, je peux me permettre de sortir du cadre de l’exégèse classique, et, ainsi, proposer des hypothèses de travail qui contredisent souvent le consensus conventionnel. Ma méthode est le raisonnement logique ; un raisonnement issu de mon propre cerveau : ce qui – évidemment – implique une possibilité d’erreurs. Mais n’est-ce pas le lot de tous ceux qui refusent le dogme ? Je ne prétends pas détenir la Vérité. La seule chose que je revendique, c’est la recherche de la vérité historique… même quand le résultat contredit mes convictions antérieures et m’oblige à revoir ma copie ». Les nombreuses questions et les échanges ont montré tout l’intérêt de l’auditoire pour le discours de Patrick.
Et comme il se doit, la soirée s’est poursuivie, dans la convivialité, autour d’une choucroute (elle aussi appréciée…). A noter que les sets de table étaient imprimés avec des extraits du texte de notre camarade Benoît Schneckenburger sur les interdits alimentaires !
• Dole (39) : C’était émouvant de se retrouver après notre dernier « repas gras » en 2019. Et de faire mieux, avec 17 convives, plus que prévu, pour seulement 6 adhérents présents de notre section. Le restaurant qui nous a accueilli, au bas des faubourgs rive gauche du Doubs, est sans doute le dernier restaurant ouvrier de Dole avec un bon rapport Prix/qualité/ quantité/accueil. Malgré l’affluence, plus de cinquante convives dans la salle, notre texte d’accueil, qui a rappelé les différents cadres dans lesquels nous militons et nous retrouvons, a été entendu et nous avons pu mener des discussions fraternelles. Notre présidente Françoise Dubois avait apporté des brochures « Apprendre, comprendre, agir » qui ont circulé. Une a été achetée. La section a offert en apéritif un communard (rouge cassis) Le plat principal, choucroute, était de bonne qualité et servi en abondance. Au cours du repas nous avons, en chœur, entonné la Chanson de Craonne et la Butte rouge.
• Loire (42) : Nos deux banquets du vendredi dit “saint” ont réuni 18 convives à Roanne et 16 à Saint-Étienne. Avec la joue de bœuf en sauce pour les uns et l’andouillette à la moutarde pour les autres, le tout arrosé de bon vin, les libres penseurs ligériens sont une fois de plus et pour leur plus grand bien, passés outre les interdits religieux. Le discours proposé par notre camarade Benoît Schneckenburger fut très apprécié aussi bien à Roanne qu’à Saint-Étienne.
• Le Puy-en-Velay (43) : Une dizaine de convives se sont retrouvés au Bar de la Verveine pour déguster une potée auvergnate “pantagruélique” bien garnie de saucisses, jambonneau, côtes plates, lard accompagnée de chou, pommes de terre, carottes ; Nous nous sommes tellement régalés de ce plat savoureux que …nous avons oublié de prendre une photo !!
• Saint-Nazaire (44) : Seul le Groupe de Saint-Nazaire organise chaque année un “Repas gras du vendredi saint“. Cette année, en présence d’un nouvel adhérent et de 4 personnes extérieures, ainsi qu’une petite délégation du groupe de Nantes. Les trois groupes participent au banquet annuel qui suit généralement la session administrative de notre Congrès annuel fédéral (autour du 21 janvier, anniversaire de la décapitation de Louis XVI), soit au moins une trentaine de personnes à chaque fois.
• Maine-et-Loire (49) : La Libre Pensée de Maine-et-Loire a organisé son « repas de mécréants » vendredi dernier, comme il était de coutume avant la pandémie. Sous la présidence de notre camarade Isabelle Pucelle, nous fûmes 26 à blasphémer en chœur, tout en éclusant force bouteilles de vins de Loire, blanc et rouge ! Nous avons, entre deux libations, entonné des chants du mouvement ouvrier dans une chaude ambiance fraternelle. Quelques camarades ont pris la parole pour faire part des réflexions que leur avait suggérées le thème de la soirée : La miséricorde ! Nous nous sommes séparés bons amis, tard dans la soirée, réconfortés par cette chaleureuse rencontre et prêts à affronter de nouveau l’adversité…
• Laval (53) : A Laval s’est tenu notre traditionnel banquet républicain de la Fédération Mayennaise de la Libre Pensée. En soirée du vendredi dit “saint“, les 19 convives se sont retrouvés pour une joyeuse soirée. Ce repas était précédé d’un débat sur la Liberté, dont le contenu a surpris par sa richesse.
• Lozère (48) : Après deux années d’activité réduite, les membres (une dizaine) de la Fédération de Lozère ont eu le grand plaisir de se retrouver autour d’un repas convivial avec la traditionnelle tête de veau. L’assemblée générale a clôturé cette journée de retrouvaille et d’amitié.
• Nancy (54) : Les libres penseurs de Meurthe et Moselle (LP54) se sont réunis à la Brasserie du Marché d’Haussonville à Nancy ce samedi 18 Avril avec 2 nouveaux adhérents. Après quelques joyeuses péripéties pour y arriver se terminant par un “Vive la République” du restaurateur, ce banquet (qui dura 4h !) fut passionnant, riche en discussions … et souvenirs …
• Cournon (63) : 31 convives se sont réunis le 15 avril à l’occasion du vendredi-malsain(t) à l’initiative de la fédération du Puy de Dôme, à Cournon, au restaurant “Au Petit Bouchon“. Parmi eux, outre un anarcho-syndicaliste, plusieurs membres de l’Union Populaire étaient présents, dont une élue, maire de Saint Germain – Lembron. Empêchés par une réunion, les deux candidats de l’Union Populaire de la circonscription voisine d’Issoire sont quand même venus saluer les participants en fin de repas.
• Pau (64) : A l’ occasion du « vendredi dit-saint » et pour satisfaire à une coutume libre penseuse et à notre insatiable liberté de penser, la LP 64 avait convié ses adhérents et sympathisants à se retrouver au restaurant « l’Alguazil » à Pau pour festoyer comme il se doit ! Nota : une invitation dans la presse a été prévue, mais comme à l’habitude notre article n’est jamais paru… Néanmoins nous étions 12 autour de la table… Après un apéritif bien accompagné de tapas, nous avons (religieusement !) écouté notre Présidente nous présenter son discours de circonstance, bien apprécié de l’assemblée. Puis, nous sommes passés au plat de résistance et au superbe dessert : une omelette norvégienne énorme et estampillée « Libre Pensée ». Ce repas s’est terminé avec des chants : le kirié des moines, iNRI, au nom de dieu, le sceptique, la Commune, etc… et le tout ponctué d’un «A bas la Calotte, vive la Sociale » ! Bref, une ambiance joyeuse et surtout bien militante…
•Lyon (69) : Cette année, pour des raisons logistiques, le traditionnel banquet de la Fédération du Rhône a pris la forme d’un buffet de charcuteries. La soirée a rassemblé plus d’une trentaine de participants, dont plusieurs Elus municipaux lyonnais et une Elue régionale, qui ont pu débattre après avoir entendu des communications de militants de la Libre Pensée, de la Ligue des droits de l’Homme et du Mouvement de la Paix sur les problèmes de l’heure : guerre en Ukraine, enjeux des élections, libertés démocratiques, Contrat d’Engagement républicain. De façon plus inhabituelle, la soirée a commencé le témoignage d’une victime du Pére Ribes, suivi par la présentation par des comédiens d’un texte de Gilles Champion, tiré des paroles des victimes de ce pédo-criminel de haut vol, emblématique des crimes de l’Eglise. A cette occasion les comptes du diocèse de Lyon ont été détaillés ; leur analyse établissant que l’Eglise a largement les moyens d’indemniser les victimes : “ Le diocèse de Lyon est une entité bien portante et riche. Sa génération annuelle de trésorerie est de M€. 6 et lui permet d’enrichir son patrimoine régulièrement.”
• Connerré-Lombron (72) : Cette année, les camarades de la section « Les Egaux » de Connerré-Lombron se sont mobilisés pour organiser cette soirée contre les interdits religieux et manger gras.
La bannière « Les Egaux, Connerré, 1885 » rappelait que nous étions en terre historique de la Libre Pensée. Des affiches décoraient la salle, en particulier celle de 1928 de la Fédération Nationale des Libres Penseurs de France et des Colonies où l’on pouvait lire : « L’heure est grave pour le pays, Les fascistes et les cléricaux montrent une audace sans cesse grandissante…. Serrez les rangs autour de la Libre Pensée ! Soyez prêts à l’action pour la Démocratie, pour l’Ecole laïque, pour l’affranchissement d intégral de l’Humanité. » Une entrée en matière pour les discussions entre la quinzaine de participants. Repas gras, chants antireligieux et antimilitaristes furent de la partie au grand plaisir de tous les convives. Nous recommencerons l’an prochain, l’équipe est déjà prête…
• Savoie (73) : 12 partisans au repas du vendredi malsain, des excusés malades, absents… Une bonne ambiance, un discours des informations sur le combat mené par la Libre Pensée.
• Annecy (74) : 21 personnes ont assisté au repas gras contre les interdits religieux du vendredi dit Saint à Annecy à la Bourse du Travail. Des libres penseurs, des militants syndicalistes, et aussi de l’Union populaire. Le financement public de la construction de l’université privée catholique à Annecy été une nouvelle fois dénoncé. Les positions de la Libre Pensée pour une Assemblée Constituante Souveraine a été aussi exprimée comme réponse à la crise politique actuelle, dans le respect de l’indépendance de l’association qui n’a donné ni ne donnera aucune consigne de vote. 3 adhésions nouvelles ont été réalisées.
• Paris (75) : Notre banquet s’est tenu après la conférence d’Amada Pedrola fille d’un jeune militant du POUM aux premières lignes quand le soulèvement militaire se déclenche le 19 juillet 1939 à Barcelone. Son livre est l’histoire de son père, mais aussi celle de la révolution espagnole (Miguel Pedrola une renaissance, Editions Libertaires), qui a intéressé une trentaine de participants. Le lendemain, elle faisait de même à Publico, la librairie de la Fédération Anarchiste. Nous avons ensuite dîner une choucroute aux saucisses et lard, comme il se doit pour ce vendredi dit saint et même poussé la chansonnette en chœur avec “Ay, Carmela !” des chants révolutionnaires de la guerre civile espagnole. Nous étions un peu plus de 20 au banquet, plusieurs inscrits s’étaient excusés (27 inscrits). Une ambiance amicale en chantant suite à la conférence d’Amada qui est restée diner avec nous.
• Niort (79) : 3 libres penseurs ont participé au banquet gras de Vendée. Le 9 avril, la Libre Pensée 79 a organisé une conférence sur libertés démocratiques collectives et individuelles, en présence de Dominique Goussot. Environ une quinzaine de participants, et une bonne discussion.
• Albi (81) : Il y a eu 21 participants dans une excellente ambiance. Un bon discours fut prononcé qui engagea une très riche discussion. La table de presse fit un certain succès de librairie.
• Var (83) : Une dizaine de libres penseurs ont partagé un repas ensemble.
• Avignon (84) : 13 participants avec hélas des défections dues au Covid ! Bonne ambiance, grosse vente d’Arguments et de Libre Pensée de Sébastien Faure. Cela faisait 2 ans que nous n’avions pu tenir le repas du vendredi dit saint.
• Vendée (85) : Super couscous par Dalila, sur fond de chansons bien connues avec 15 participants