Combats laïques, notre histoire
Le même combat sous toutes ces formes,
une constance dans la continuité des militants « Lutte des classes »
Ce livre est un témoignage. Témoignages de plusieurs militants investis dans le combat laïque depuis toujours. François Chaintron, Michel Landron, Philippe Besson et moi-même avons occupé des responsabilités et en occupons encore à nos postes de combat, à différents moments, à différents endroits. Sans forfanterie aucune, nous avons écrit l’histoire du combat laïque et nous l’écrivons encore.
Confucius a écrit, il y a longtemps, que l’expérience est une lanterne accrochée à son dos et qui n’éclaire que le chemin parcouru. Il n’empêche que des choses doivent être dites, écrites et transmises aux générations nouvelles. On ne part jamais de rien, on ne nait jamais de rien. Même si, selon la formule de Bernard de Chartres : « Nous sommes des nains juchés sur épaules de géants ». On nous a transmis, nous transmettons à notre tour.
Dans ces différents récits, on retrouve beaucoup de noms. Certains qui étaient des « amis » devinrent des ennemis, d’autres qui n’étaient pas dans le même camp à l’époque sont devenus de véritables amis, fidèles loyaux et combatifs. Certains qui ont trahi la cause qu’ils étaient censés défendre sont devenus des cadavres politiques. Le crime ne paie pas, l’addition arrive toujours un jour. Mais ils n’ont rien pu empêcher. Comme le disait Alexandre Le Grand : « Le chemin de notre victoire est longé de tombeaux. » Mais beaucoup sont restés fidèles au combat commun, c’est le plus grand nombre et ce livre veut leur rendre hommage.
Le Philosophe Alain écrivait « le pessimisme est humeur, l’optimisme est volonté ». Et nous sommes et restons résolument optimistes, car nous essayons d’avoir une claire conscience des processus en cours. Nous racontons le passé pour mieux éclairer l’avenir. Lisez ce livre et vous trouverez des significations et des analyses qui vous serons utiles.
En définitive, rien n’est écrit, tout se transforme, c’est la vie qui tranche. Comme le disait aussi Victor Hugo dans les Châtiments : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ». Ceux qui cessent de lutter, cesse de vivre dans les faits, en tout cas cessent de vivre comme des militants de la lutte humaine pour l’émancipation intégrale. En devenant des parvenus et des Rastignac, vivent-ils encore ? Nous avons toujours préféré Julien Sorel.
Quelle est la raison qui amène à une continuité militante ou à une rupture militante ? Il n’y en a pas une, mais beaucoup. Léon Tolstoï, écrivant sur son monumental ouvrage « Guerre et Paix », en posant cette problématique à l’aune de la guerre pour aborder la véritable question, disait avec lucidité : « Pourquoi donc des millions d’hommes se sont-ils entretués, alors qu’aucun d’entre eux ne pouvait s‘en trouver mieux, et que tous étaient menacés de s’en trouver plus mal ? Qui leur a ordonné ? Pourquoi ont-ils fait cela ? Voilà la question qui, semble-t-il, se pose clairement à chacun. On peut faire et on a fait un nombre infini de déductions rétrospectives sur les causes de cet absurde évènement, mais l’énorme quantité de ces déductions, tendant au même but, démontre qu’il y une infinité de causes et qu’aucune d’entre elles ne peut y être appelée la vraie cause. »
Bien sûr pour renier et se renier, il y a l’ambition, la volonté d’être reconnu, d’être rémunéré, d’être décoré, d’avoir ENFIN une bonne place. Tout cela joue, bien sûr. Mais qu’est-ce qui fait que d’autres restent fidèles à leurs idéaux, à la cause commune et seront toujours les tâcherons d’un travail souvent obscur qui s’appelle l’émancipation humaine. Nous sommes tous adeptes du Grand soir, mais nous savons aussi que notre ordinaire est fait de beaucoup de petits matins. C’est ce qui fait indéniablement à la fois la grandeur du militantisme et le fait que nous restons des êtres humains, avec les autres êtres humains.
Nous SOMMES et nous voulons continuer à l’être comme des êtres conscients et agissants. L’heure du repos n’est jamais inscrite à notre agenda, même si nous soufflons parfois, parce qu’il le faut bien.
En lisant cet ouvrage et en l’analysant, vous verrez que des militants déterminés à ne pas accepter l’inacceptable voulu par les Grands de ce monde si petit, ont pu graver dans le marbre une autre histoire que celle que les appareils de toutes sortes voulaient écrire. Pour céder, pour plier, pour renoncer, pour se vendre, il y a des milliers de raisons, mais pour avancer, il n’y en a qu’une : vouloir. Ose et tu vaincras !
Toute une série de questions fondamentales sont posées dans cet ouvrage, notamment les relations entre le politique, le syndical, le laïque. Où est la frontière ? Elle est toujours mouvante. Peut-on construire par auto-proclamation une nouvelle organisation qui le dispute aux organisations traditionnelles et historiques ? Ou faut-il utiliser, quand on le peut, les outils existants ? Ce livre essaie d’apporter une réponse à cela.
Mais l’important n’est pas ce qui aurait pu être, mais ce qui a été et ce qui est. Quoi qu’on en pense maintenant, la Fédération des cercles de Défense laïque (FCDL) a été un moment important du combat laïque. Elle a fini par épuiser toute sa virtualité, il fallait alors faire autre chose, s’appuyant sur ce qui a été. Mais incontestablement, et cela peut être considéré comme un paradoxe, elle a été l’aiguillon nécessaire pour la revitalisation de la Fédération nationale de la Libre Pensée.
Sans l’existence de la FCDL, éphémère certes, sans le combat de ses militants, sans la volonté claire d’union laïque qu’elle a voulu incarner, la Libre Pensée aurait disparu et serait devenue un objet dans les musées et les livres d’histoire. Le combat fut âpre en interne comme en externe, mais il fut mené avec force, vigueur et détermination et il a payé.
Si aujourd’hui, la Libre Pensée a beaucoup d’amis et c’est tant mieux, dans les années 1990, ce ne fut pas le cas, loin s’en faut. C’est avec une certaine fierté que l’on peut regarder le chemin parcouru. Il fallait pour les appareils que la Libre Pensée disparaisse, car comment une organisation basée sur la confrontation avec les religions pouvaient se rallier à la laïcité ouverte, plurielle, de l’an 2000, etc.., si à la mode à l’époque ? Elle n’avait aucune place possible dans le dispositif de soumission à l’Eglise et au Capital, le coffre-fort et le goupillon.
Plus personne aujourd’hui ne peut ignorer la Libre Pensée. Elle est un facteur agissant avec lequel il faut compter. Nous avons bien analysé au Congrès national de Voiron de 2021 que la volonté massive d’unité et d‘union, n’était pas seulement une volonté de technique de lutte réussie, mais cela exprimait que nous sommes revenus en 1848 avec l’expérience en plus. Chacun cherche et chacun veut trouver. La Libre Pensée offre un accueil fraternel à cette recherche.
Comme le dit sa Déclaration de principe : « La Libre Pensée se réclame de la raison et de la science. Elle n’est pas un parti ; elle est indépendante de tous les partis. Elle n’est pas une Église; elle n’apporte aucun dogme. Elle vise à développer chez tous les hommes, l’esprit de libre examen et de tolérance…
Estimant que l’émancipation de l’homme doit être poursuivie dans tous les domaines, la Libre Pensée réaffirme sa volonté de combattre également aux côtés de tous les hommes et associations qui s’inspirent des mêmes principes ; toutes les idées, forces ou institutions qui tendent à amoindrir, asservir ou pervertir les individus ; sa volonté de défendre la paix, les libertés, les Droits de l’Homme, la Laïcité de l’École et de l’État.
Estimant que toute croyance est justiciable de la libre critique, elle entend n’imposer ni se laisser imposer aucune limite dans l’utilisation du libre examen comme méthode de la pensée libre. A ses adhérents, fraternellement unis dans l’action commune, elle propose la méthode la plus efficace de perfectionnement individuel et de rénovation collective.
Elle adjure tous les hommes de progrès, oublieux de leurs vaines querelles, de se grouper dans son sein pour travailler à l’avènement d’une morale rationnelle de bonheur, de dignité humaine et de justice sociale. »
La Libre Pensée a depuis des décennies mise en œuvre cette volonté et cette intention, et avec un certain succès qu’il faut amplifier.
Qui aurait pu alors penser aux heures troubles que nous avons connues dans le passé que nous reconstituerions le Bloc Historique avec la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union rationaliste ? Qui aurait pu imaginer nos relations amicales et constructives avec l’Observatoire de la Laïcité de Jean-Louis Bianco et de Nicolas Cadène, puis notre place dans la Vigie de la Laïcité qui lui a succédé, d’abord par un refus de plier le genou. Qui aurait pu entrevoir la référence que nous sommes redevenus dans la Ve Section de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes ? Qui auraient pu deviner les relations croissantes avec les organisations syndicales qui se réclament de la Charte d’Amiens ?
Prométhée a volé le feu aux dieux afin de le donner aux hommes pour qu’ils deviennent à leur tour des dieux. Corto Maltese, insatisfait de sa ligne de chance dans sa main, en trace une autre avec son poignard. Qu’avons-nous fait collectivement de si différent ?
Voici le message que nous voulons transmettre aux jeunes générations : Ose et tu vaincras !
Christian Eyschen
Pour commander cet ouvrage : Combats laïques, notre histoire, ouvrage collectif de Christian Eyschen, François Chaintron, Michel Landron, Philippe Besson, Clément Poulet :
256 pages – 23€ + 5€ de Frais de port à l’ordre de : Théolib
Ecrire à : Théolib – 3 rue du Château -34320 Fontés (redaction@theolib.com)
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Présentation de l’ouvrage :